A midi du 27 août (Angelus), le Pape, du balcon de la salle des Bénédictions, a salué la foule très nombreuse rassemblée sur la place Saint-Pierre et lui a adressé les paroles suivantes que nous donnons en traduction. A la suite d'applaudissements répétés, le Saint-Père a donné au monde la bénédiction Urbi et Orbi (texte repris de L'Osservatore Romano du 29 août).
Hier matin je me suis rendu à la Sixtine pour voter tranquillement. Jamais je n'aurais soupçonné ce qui allait arriver.
A peine le danger s'est-il annoncé pour moi, que les deux collègues, mes voisins m'ont murmuré des paroles de réconfort. L'un d'eux m'a dit: « Courage! si le Seigneur charge d'un poids, il donne aussi l'aide pour le porter ». L'autre a poursuivi : « N'ayez pas peur, dans le monde entier il y a tant de personnes qui prient pour le nouveau Pape ».
Le moment venu, j'ai accepté. Ensuite il s'est agi de choisir un nom. Car on demande même le nom qu'on vent prendre ! Moi, j'y avais si peu pensé!
J'ai fait le raisonnement suivant : Le pape Jean m'a consacré de ses mains, ici dans la basilique de Saint-Pierre, puis, bien qu'indignement, je lui ai succédé à Venise, sur le siège de Saint Marc, en cette Venise qui est encore toute remplie de lui. Tous se le rappellent: les gondoliers, les sœurs, tous.
Ensuite, non seulement le pape Paul m'a nommé cardinal, mais quelques mois auparavant, sur la passerelle de la place Saint-Marc, il m'a fait devenir tour rouge devant 20.000 personnes, car il a pris son étole et 1'a déposée sur mes épaules, jamais ne ne suis devenu aussi rouge!
D'autre part, en 15 ans de pontificat, ce Pape a montré non seulement à mot, mais au monde entier, comment on aime, comment on sert, comment on travaille et on souffre pour l'Eglise du Christ.
Pour cela j'ai dit: « Je m'appellerai Jean Paul ». Je n'ai ni la « sagesse du cœur » du pape Jean, ni la préparation et la culture du pape Paul. Cependant le suis à leur place, le dois tâcher de servir l'Eglise. J'espère que vous m'aiderez par vos prières.